Faly STACHAK : « Écrire pour la jeunesse »

Faly Stachak : écrire pour la jeunesse

Je viens de terminer l’ouvrage de Faly Stachak, « Écrire pour la jeunesse » (Eyrolles, 2010) qui donne de nombreux conseils sur la manière d’écrire pour les plus jeunes. A priori, je ne veux pas forcément écrire pour les plus jeunes… mais l’expérience m’a prouvé que la meilleure façon de se faire comprendre de tout le monde, c’était précisément de tout expliquer, de tout reformuler pour qu’un enfant puisse saisir mon propos. Il ne s’agit pas de traiter de philosophie ou de thermodynamique. Il s’agit de raconter une histoire. Il ne s’agit pas de nivellement par le bas : il s’agit de tronc commun, de bases sur lesquelles s’appuyer.

Faly Stachak commence son propos en nous rappelant que, si la littérature jeunesse en France est en bonne santé, ce sont surtout les auteurs anglo-saxons se vendent le mieux. Pourquoi les auteurs français sont-ils à la traîne dans leur propre pays ? Sans répondre à cette question, l’auteur nous donne quelques pistes pour combler notre retard : par exemple, il faut connaître son lecteur et ses lectures, qu’on peut classer par tranches d’âge.

  • Avant 5 ans : les premières lectures, entre 500 et 2000 mots. L’approche du texte est poétique ? L’auteur doit insister sur la fluidité et la musicalité du texte. Les histoires sont linéaires et racontées au présent. Un seul personnage est mis en scène dans le monde du quotidien.
  • De 6 à 7 ans : les lecteurs débutants se situent entre l’album et le roman. Il leur faut des phrases simples écrites dans un vocabulaire d’actualité. Les textes comptent entre 1500 et 10.000 mots.
  • De 7 à 9 ans, c’est le plaisir de lire ! Les jeunes lecteurs qui maîtrisent désormais l’outil ont aussi davantage de vocabulaire. Ils vont pouvoir suivre les déplacements du héros, même si la simplicité de la psychologie reste de mise. Pour cet âge, un récit comptera entre 10.000 et 16.000 mots. Selon la mise en page, on variera entre 64 et 200 pages pour 8 à 16 chapitres.
  • De 9 à 11 ans, on touche à ce que l’auteur appelle l’âge d’or de la lecture : c’est le moment de l’ouverture au monde, le moment d’apprendre la vie et la société. La syntaxe et le vocabulaire s’enrichissent, les intrigues se compliquent et le texte comprend entre 15.000 et 30.000 mots.
  • De 11 à 13 ans, on passe de l’enfance à l’adolescence. La curiosité est immense à cet âge. Les textes montent jusqu’à 20.000 et 40.000 mots. Les jeunes les plus en avance commencent déjà à lire des livres pour adultes. Ils apprécient les formes narratives plus complexes, les trames non chronologiques, la possibilité de plusieurs narrateurs.
  • De 13 à 15 ans : les ados. C’est le secteur jeunesse le plus dynamique. Les lecteurs aiment entrer dans la psychologie du narrateur héros. On aborde la littérature humaniste, les sujets de société.

Dans l’édition jeunesse, on remarque deux courants majeurs : l’univers du merveilleux et l’univers du réel. [à suivre]