Frangins malgré eux : comédie efficace

Depuis que j’ai vu Semi-pro, Ricky Bobby ou Ron Burgundy, je suis particulièrement fan de Will Ferrell. J’aime bien puiser mon inspiration dans les productions de Judd Apatow et là, je n’ai pas été déçu.


D’une situation initiale parfaitement improbable, on aboutit à une escalade de gags débouchant sur un dénouement émouvant et désopilant. Non, je déconne : pour le côté émouvant, c’est uniquement dans la tête des personnages. J’ai effectivement été touché en voyant Semi-Pro mais certainement pas en matant les Step Brothers.

Ce qui est chouette, dans ce flim, c’est qu’ils jouent le second degré très sérieusement. Cet humour pince sans rire qui se fait rare, de nos jours, avec cette manie d’expliquer les blagues à coup de souriards et autres rires en boîte. Du coup, même les scènes les plus cruelles sont potentiellement drôles, quand on n’a pas de cœur.

D’ailleurs, ça me fait penser à ma découverte BD du festoche d’Angoulême : Paf & Hencule, French Doctors. Une reconstitution minutieuse des travers du milieu hospitalier. Des dialogues ciselés. Bien plus féroce que, je ne sais pas, un crocolion, par exemple.

Paf & Hencule

Mais je m’égare. Frangins est loin d’être aussi rigolo que Paf & Hencule. Mais il l’est bien davantage que Le Monde Perdu (remarquez, un lézard séché serait plus drôle que cette bouse). Ce film d’Adam McKay est plaisant. La structure de la comédie est transparente : bouleversement de la situation initiale, les protagonistes sont d’abord ennemis puis alliés face à l’adversité, ils montent un plan, ils échouent, on croit qu’ils sont au fond du trou (la réalité les a rattrapés) mais non, ils tombent encore plus bas… jusqu’au climax où, bien sûr, les gentils gagnent à la fin. Générique. Double fin avec règlement de compte et hommages à Bruce Lee et Matrix. Voilà.

Une mécanique bien huilée où les dialogues et les situations jouent leur rôle de déclencheurs de rire. Les blagues fonctionnent bien et c’est tout ce que j’attends de ce genre de film. Il faudra quand même que je me penche sur la question de la réussite ou de l’échec de ces entreprises filmiques. Pourquoi je suis ému par Semi-pro ? Pourquoi je me marre comme une baleine en regardant Anchorman ? Et pourquoi je vomis en regardant Le Monde Perdu ? (véridique, mais c’était juste une crise de foie)

Stay classy, San Diego!

Oui, hein ? Pourquoi ?