Un bon moyen de s’inspirer du réel pour écrire de la science-fiction, c’est de lire l’actualité scientifique du moment. Surtout quand elle parle de ce qui « pourrait » arriver plus tard. La prospective de ce qui « pourrait mal tourner » permet de trouver des prétextes à l’installation de mondes postapocalyptiques toujours savoureux.
Pour écrire de la science-fiction, lisez de la non-fiction !
Là, par exemple, je viens de lire un article dans Le Monde (édition en ligne). En gros, ça raconte que bientôt, même des étudiants pourront créer leurs propres bactéries artificielles.
Imaginez un peu le bordel. Des apprentis sorciers à qui on a donné une boîte de Lego à l’échelle de l’ADN et qui peuvent déconner avec. Faire des farces. Et les bazarder dans la nature. Imaginez, structurez tout ça et hop, vous avez la base d’un récit de SF. Ou d’une BD.
Comment servir l’homme
La biologie synthétique, une discipline en expansion, vise à créer des cellules spécialement conçues pour servir l’homme. Cette discipline suscite de vives préoccupations concernant l’accessibilité de techniques qui permettent à des individus de produire leurs propres organismes génétiquement modifiés (OGM). Des concours comme l’IGEM, initié par le MIT, encouragent les étudiants à explorer ces techniques. La facilité avec laquelle il est désormais possible de manipuler le génome pose des questions sur la sécurité, la surveillance et l’éthique de telles expérimentations.
Des experts repoussent les limites de cette technologie. Un symposium en 2007 a conclu que la biologie synthétique influencerait considérablement l’avenir de l’humanité. Les avantages potentiels de cette science pourraient inclure la transformation de plantes en combustibles, la création de nouveaux médicaments, et la capacité de cibler des cellules défectueuses dans le corps humain. Toutefois, ces avancées ne sont pas sans risques, soulignant la nécessité d’établir des mesures de protection contre les accidents et les abus. On n’est pas loin d’écrire de la science-fiction, là !
La vie inventée de toutes pièces
Le philosophe Jean-Pierre Dupuy évoque l’inquiétude que ces avancées pourraient permettre à l’homme de devenir un demiurge maîtrisant totalement la nature. À l’inverse, le philosophe Xavier Guchet perçoit les nanotechnologies comme une nouvelle alliance entre l’homme et la nature. Sa vision suggère que l’homme pourrait un jour confier certains processus de fabrication à la nature elle-même.
Alors que certains voient la biologie synthétique comme une menace, d’autres la perçoivent comme une opportunité. Les implications éthiques, sociales et environnementales de cette discipline scientifique restent au cœur des débats contemporains sur le thème de la vie inventée de toutes pièces.
