Au fil du script : Exécutrice Women #1

Shogun Magazine avec l'euromanga Exécutrice Women en couverture.

En plus d’être traducteur de comics pour le marché français, Nick Meylaender est scénariste de BD et de jeux vidéos. Il revient sur une anecdote à propos du scénario de sa série manga Exécutrice Women prépubliée dans Shogun Mag depuis le n°6 de mars 2007.

Nick, comment ça s’écrit, un épisode d’Exécutrice Women ?

Nick Meylaender : Je n’ai pas grand chose à dire sur l’écriture des scripts d’Exécutrice Women, sauf que c’est un pur bonheur, ça me fait des vacances par rapport à mes autres activités, et ça coule tout seul, mon principal problème résidant dans le fait que j’écris mon script en bilingue pour David Boller, le dessinateur qui vit aux USA, et que j’ai parfois du mal à trouver des équivalences des vannes des personnages en anglais. Mais généralement quand David m’envoie ses crayonnés, j’ai relativement peu de changements à lui demander.

On a eu toutefois quelques petits cafouillages au début à cause de ma méthodologie de travail, notamment sur la planche 7 du 1er épisode, où on voit Alix interviewer différentes personnes au bord du canal de l’Ourcq à Paris. Quand j’ai reçu le crayonné, j’ai compris que j’aurais dû lui préciser quelques trucs.

Un problème de positionnement de bulles, c’est ça ?

Nick Meylaender : Voilà, quand un personnages a plusieurs bulles dans la même case, je mets, par exemple, « pêcheur 1 », puis le dialogue correspondant à la première bulle, et ensuite « pêcheur 2 » et le dialogue correspondant à la deuxième bulle. Mais sur cette page, j’avais d’un côté un pêcheur avec deux bulles, et de l’autre, deux gamins avec chacun une bulle. Et pour différencier les gamins, je mettais « gamin #1 » et « gamin #2 ». Mais David n’a pas saisi la finesse, du coup, il m’a dessiné deux kayakistes sur la case 2 avec chacun une bulle, deux pêcheurs sur la case 3 avec chacun une bulle, deux gamins sur la case 4 avec chacun une bulle et trois pompiers sur la case 5 avec chacun une bulle. Alors déjà que c’est une planche bavarde – j’ai dû raccourcir les dialogues – là, elle était carrément encombrée. Quelques coups de gomme plus tard, tout était rentré dans l’ordre, mais il avait bossé pour rien à cause de moi. Alors depuis, je fais gaffe.

Eh oui, un peu de précision, ça évite de perdre un temps précieux.

Et comme les journées d’un scénariste ne font que 24 heures (comme celles d’un ministre ou d’un acteur porno, en fait), suivez donc le conseil de Nick Meylaender : soyez précis quand vous décrivez les scènes de dialogues !