Entretien avec le cyber-romancier Thomas Debelle

Entretien avec Thomas Debelle, écrivain, journaliste et chroniqueur.

écrivain 2.0

Thomas Debelle : écrivain 2.0

En Français Dans Le Texte : Alors… la première question qui me vient à l’esprit, c’est celle de ton identité. Quand je t’ai connu, tu t’appelais Thomas Debelle et tu vendais des comics à l’Antre des Dragons. Et sous un autre nom, tu animais une émission de radio sur Campus FM…

Thomas DEBELLE : Effectivement à l’époque où nous nous sommes connus, je bossais dans le comic-shop bordelais et j’animais le Burton’s Club sur Radio Campus sous le pseudonyme de Burton. Par la suite, je suis devenu journaliste et comme il me fallait parfois signer des papiers dans des canards étranges ou simplement qui imposaient aux rédacteurs l’utilisation d’un pseudo, je suis aussi devenu Edward Carter et Kirby (ce dernier étant une référence au maître Jack que j’adore).

Puis lorsque j’ai décidé de me lancer dans l’aventure blogosphère, j’ai opté pour un pseudo féminin : Bree ! Le choix me semblait étrange et je ne pourrais pas l’expliquer avec certitude. Mais je pense que cette soif d’utiliser des pseudos est une réminiscence de mon enfance quand j’aimais à me déguiser en Zorro et autres. Il y a sans doute, là aussi, une explication de ma passion pour les comics depuis plus de 20 ans, dans cette habitude qu’ils ont d’utiliser des identités secrètes… Le fait est que pour les romans et nouvelles que j’écris, tout comme pour la grande majorité des articles que je signe aujourd’hui, je signe bien Thomas Debelle.

EFDLT : Alors… articles, nouvelles, roman. T’es un vrai écriveux. Qu’est-ce qui te motive pour prendre la plume ou chauffer le clavier ?

Thomas DEBELLE : Depuis que je suis tout gosse, j’écris des histoires et j’en invente encore plus. Je suis né en 1973 et j’avais donc une dizaine d’années dans les années 80. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai donc grandi dans une société où le ludique était en train de prendre une place (qu’il a rapidement perdue dès la génération suivante). Mais pour ce qui est de la nôtre, nous avons grandis avec Récré A2, Temps X, Star Wars (et plus largement le cinéma à grand spectacle), les Livres dont VOUS êtes le Héros et autres JdR, les comics, les premiers jeux vidéo, bref tout un univers vaste, étendu et forcément propice à l’imagination. Pour ma part j’ai toujours aimé me raconter des trucs ou que l’on m’en raconte ! Aujourd’hui encore, je ne suis pas contre un petit Guerre des Étoiles raconté par Dominique Paturel en 33 tours ou un Aristochats par Louis de Funès !

Tout ça pour dire que la motivation principale de mon écriture tient dans l’envie de raconter des histoires, de faire vivre des personnages, de m’évader dans un monde dans lequel je me sens bien. Le fait que je sois journaliste est une simple continuité de tout cela puisque je peux écrire (je ne m’en lasse pas) et j’arrive – tout comme toi – à combiner ma vie professionnelle et mes passions puisque je travaille essentiellement pour de la presse ciné, télé, geek ou encore créa numérique. Et malheureusement pour moi, je crois que je ne suis pas doué pour faire grand chose d’autre (ce qui ne veut pas dire que je le sois pour l’écriture !). Mais je ne me vois pas faire autre chose dans la vie, alors je prends la plume et chauffe le clavier parce que c’est là que réside la porte de mon imaginaire.

EFDLT : Et une fois que tu y es, dans ton imaginaire… tu fais comment ? Comment tu inventes une histoire, par exemple ?

Thomas DEBELLE : Je procède presque systématiquement de la même manière. Mon point de départ est en réalité mon point d’arrivée (B) ! Ainsi je pars de la conclusion d’une histoire que je souhaite raconter, autant dire que mon histoire pourrait se résumer en deux lignes. Une fois cette fondation posée, je développe toute une intrigue autours de ça et surtout, je trouve assez vite un vrai début, un point de départ (A).  Ensuite, je mets en place les étapes qui vont me conduire du point A au point B, des sortes de points de passage obligatoires autour desquels va s’articuler le récit. Il ne me reste plus qu’à remplir les blancs en me laissant guider par mon inspiration et mon état d’esprit au moment de l’écriture. Du coup je ne sais pas ce qui va arriver à mes personnages ni où ni comment, ce qui me permet d’être totalement libre en termes de créativité, d’innovation et de surprises : je peux faire ce que je veux ! Cette méthode me permet de ne pas me sentir englué dans un carcan précis : je sais d’où je pars, je sais par où je dois passer et je sais où j’arrive, le reste c’est du bonheur d’écriture et de l’imaginaire…

La suite de cet entretien dans un prochain billet !